* La Distinction entre Prophètes et Messagers *
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* La Distinction entre Prophètes et Messagers *
Dans le Coran, Dieu explique avoir envoyé plusieurs personnages aux
hommes, parmi lesquels Noé, Abraham, Moïse, Jésus... Muhammad (sur lui
la paix) étant le dernier d'entre eux : "Muhammad
n'est qu'un messager. D'autres messagers l'ont précédé…" (Coran 3/144).
"Muhammad n'est le père d'aucun d'entre vous mais il est le messager de
Dieu et le dernier des prophètes" (33/40).
"Et Nous avons envoyé à
chaque peuple [au moins] un messager [leur disant] : "Adorez Dieu et
préservez-vous du Rebelle" (16/36). "Et Nous n'avons envoyé avant toi de
messager sans lui avoir révélé ceci : "Pas de divinité en dehors de
Moi, adorez-Moi donc"" (21/25).
"Et (ô Muhammad,) Nous avons envoyé
des messagers avant toi : il y en a parmi eux dont Nous t'avons raconté
l'histoire, et d'autres dont Nous t'avons pas raconté l'histoire" (Coran
40/78). "Et (Nous avons donné la révélation) à des messagers dont Nous
t'avons déjà raconté l'histoire, et aussi à des messagers dont Nous
t'avons pas raconté l'histoire" (Coran 4/163-164).
En
français, nous désignons parfois tous ces personnages indistinctement
par les termes "prophète", "messager" ou "envoyé". Cependant, les textes
de nos sources les désignent par deux termes bien distincts : d'une
part "nabî" – littéralement "prophète" –, d'autre part "rassûl" –
littéralement "messager".
Ainsi, le Prophète Muhammad a dit que les
hommes diront à Noé le jour du jugement : "O
Noé, tu es le premier messager ("rassûl") que Dieu a envoyé à des gens
de la terre" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4206, Muslim, n° 194,
at-Tirmidhî, n° 2434, etc.). Le Prophète a également dit : "Le premier prophète ("nabî") à avoir été nommé
messager ("ursila") fut Noé" (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, n° 1289,
sahîh bi-sh-shâhid).
Si Noé fut le premier "rassûl", c'est
Adam qui fut le premier "nabî" : Abû Umâma rapporte ainsi avoir posé les
questions suivantes au Prophète Muhammad (sur lui la paix) : "O Prophète de Dieu, quel homme a été le premier
prophète ? – C'est Adam. – O Prophète de Dieu, Adam, un prophète ? –
Oui, un prophète, auquel Dieu a parlé ; Il l'a créé de Sa Main, ensuite y
a insufflé l'âme puis lui a dit : "Adam, avance". – O Messager de Dieu,
quel a été le nombre total de prophètes ("nabî")? – Il y a en eu cent
vingt quatre-mille ; trois cent quinze parmi eux ont été messagers
("rassul")…" (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, tome 6 pp. 359-360, sahîh
li ghayrih d'après al-Albânî).
Il apparaît donc qu'il
y a bien une différence entre "nabî" et "rassûl" : tout "rassûl" est
aussi "nâbî", mais tout "nâbî" n'est pas forcément "rassûl".
-Le
"nâbî" est l'être humain auquel Dieu a révélé quelque chose (wah'y) et
qu'Il a désigné et envoyé (mab'ûth) pour qu'il rappelle aux gens qu'il
n'y a qu'un Dieu Unique et qu'il les invite (da'wah) à croire en cela, à
ne rendre de culte qu'à Lui, et à vivre en conformité avec ce que cette
croyance demande, c'est-à-dire en respectant les prescriptions divines.
Le "nabî" est donc "l'être humain qui a reçu la révélation et qui a été
envoyé pour inviter les humains à adorer Dieu".
Le "nâbî"
est aussi "rassûl" s'il a reçu de Dieu un ensemble de prescriptions qui
est nouveau (shar' jadîd) :
- soit que cet ensemble de prescriptions
soit nouveau par rapport à l'humanité tout court ; ce fut les cas de
Abraham, de Moïse, de Jésus et de Muhammad ;
- soit qu'il soit
nouveau par rapport au peuple vers lequel ce prophète est dépêché ; ce
fut le cas de Ismaël, dont Dieu dit qu'il était "rassûlan nabiyyan"
(Coran 19/54) : les prescriptions que Ismaël a apportées aux habitants
de l'Arabie n'étaient pas nouvelles dans l'absolu mais étaient
constituées de ce que son père Abraham avait apporté ; cependant ces
prescriptions étaient nouvelles par rapport aux habitants de l'Arabie,
auprès de qui il était messager par Dieu (mab'ûth).
Comme "nabî"
qui ne fut pas aussi "rassûl", on peut citer entre autres les noms des
prophètes qui furent chargés de rappeler aux Fils d'Israël la nécessité
de suivre la Torah, apportée par Moïse : il s'agit entre autres de
Josué, Jonas, Jérémie, Isaïe, Daniel, etc. etc.
Une question se
pose à propos de Adam (sur lui la paix) : il fut le premier prophète de
Dieu sur terre ; or il fallait bien qu'il enseigne des règles à ses
enfants et à ces premiers éléments de l'humanité ; or recevoir la
révélation divine tout en apportant de Dieu des règles, c'est justement
être nabî mais aussi rassûl ; comment le Hadîth dit-il donc que Adma fut
nabî mais non pas rassûl, le premier rassûl ayant été Noé ? Ibn Hajar
propose plusieurs réponses à cette question, parmi lesquelles celle-ci
en substance : ce que Adam enseigna à ses enfants étaient des règles
basiques, semblables à celles qu'un père enseigne à ses enfants (cf.
Fat'h ul-bârî, kitâb ul-anbiyâ').
Note concernant les différentes
définitions de "nabî" et de "rassul" existantes
Plusieurs
définitions ont été présentées par des savants :
définitions de "rassûl" n'englobent pas Ismaël, qui n'a reçu ni livre
ni nouvelles prescriptions d'origine divine (mais était chargé d'appeler
les habitants de l'Arabie à suivre les prescriptions apportées par
Abraham). Or Dieu dit explicitement de Ismaël qu'il était "nabi" et
"rassûl" (Coran 19/54). Ceci a donc amené d'autres savants à présenter
d'autres définitions :
Wallâhu A'lam (Dieu
sait mieux).
hommes, parmi lesquels Noé, Abraham, Moïse, Jésus... Muhammad (sur lui
la paix) étant le dernier d'entre eux : "Muhammad
n'est qu'un messager. D'autres messagers l'ont précédé…" (Coran 3/144).
"Muhammad n'est le père d'aucun d'entre vous mais il est le messager de
Dieu et le dernier des prophètes" (33/40).
"Et Nous avons envoyé à
chaque peuple [au moins] un messager [leur disant] : "Adorez Dieu et
préservez-vous du Rebelle" (16/36). "Et Nous n'avons envoyé avant toi de
messager sans lui avoir révélé ceci : "Pas de divinité en dehors de
Moi, adorez-Moi donc"" (21/25).
"Et (ô Muhammad,) Nous avons envoyé
des messagers avant toi : il y en a parmi eux dont Nous t'avons raconté
l'histoire, et d'autres dont Nous t'avons pas raconté l'histoire" (Coran
40/78). "Et (Nous avons donné la révélation) à des messagers dont Nous
t'avons déjà raconté l'histoire, et aussi à des messagers dont Nous
t'avons pas raconté l'histoire" (Coran 4/163-164).
En
français, nous désignons parfois tous ces personnages indistinctement
par les termes "prophète", "messager" ou "envoyé". Cependant, les textes
de nos sources les désignent par deux termes bien distincts : d'une
part "nabî" – littéralement "prophète" –, d'autre part "rassûl" –
littéralement "messager".
Ainsi, le Prophète Muhammad a dit que les
hommes diront à Noé le jour du jugement : "O
Noé, tu es le premier messager ("rassûl") que Dieu a envoyé à des gens
de la terre" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 4206, Muslim, n° 194,
at-Tirmidhî, n° 2434, etc.). Le Prophète a également dit : "Le premier prophète ("nabî") à avoir été nommé
messager ("ursila") fut Noé" (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, n° 1289,
sahîh bi-sh-shâhid).
Si Noé fut le premier "rassûl", c'est
Adam qui fut le premier "nabî" : Abû Umâma rapporte ainsi avoir posé les
questions suivantes au Prophète Muhammad (sur lui la paix) : "O Prophète de Dieu, quel homme a été le premier
prophète ? – C'est Adam. – O Prophète de Dieu, Adam, un prophète ? –
Oui, un prophète, auquel Dieu a parlé ; Il l'a créé de Sa Main, ensuite y
a insufflé l'âme puis lui a dit : "Adam, avance". – O Messager de Dieu,
quel a été le nombre total de prophètes ("nabî")? – Il y a en eu cent
vingt quatre-mille ; trois cent quinze parmi eux ont été messagers
("rassul")…" (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, tome 6 pp. 359-360, sahîh
li ghayrih d'après al-Albânî).
Il apparaît donc qu'il
y a bien une différence entre "nabî" et "rassûl" : tout "rassûl" est
aussi "nâbî", mais tout "nâbî" n'est pas forcément "rassûl".
-Le
"nâbî" est l'être humain auquel Dieu a révélé quelque chose (wah'y) et
qu'Il a désigné et envoyé (mab'ûth) pour qu'il rappelle aux gens qu'il
n'y a qu'un Dieu Unique et qu'il les invite (da'wah) à croire en cela, à
ne rendre de culte qu'à Lui, et à vivre en conformité avec ce que cette
croyance demande, c'est-à-dire en respectant les prescriptions divines.
Le "nabî" est donc "l'être humain qui a reçu la révélation et qui a été
envoyé pour inviter les humains à adorer Dieu".
Le "nâbî"
est aussi "rassûl" s'il a reçu de Dieu un ensemble de prescriptions qui
est nouveau (shar' jadîd) :
- soit que cet ensemble de prescriptions
soit nouveau par rapport à l'humanité tout court ; ce fut les cas de
Abraham, de Moïse, de Jésus et de Muhammad ;
- soit qu'il soit
nouveau par rapport au peuple vers lequel ce prophète est dépêché ; ce
fut le cas de Ismaël, dont Dieu dit qu'il était "rassûlan nabiyyan"
(Coran 19/54) : les prescriptions que Ismaël a apportées aux habitants
de l'Arabie n'étaient pas nouvelles dans l'absolu mais étaient
constituées de ce que son père Abraham avait apporté ; cependant ces
prescriptions étaient nouvelles par rapport aux habitants de l'Arabie,
auprès de qui il était messager par Dieu (mab'ûth).
Comme "nabî"
qui ne fut pas aussi "rassûl", on peut citer entre autres les noms des
prophètes qui furent chargés de rappeler aux Fils d'Israël la nécessité
de suivre la Torah, apportée par Moïse : il s'agit entre autres de
Josué, Jonas, Jérémie, Isaïe, Daniel, etc. etc.
Une question se
pose à propos de Adam (sur lui la paix) : il fut le premier prophète de
Dieu sur terre ; or il fallait bien qu'il enseigne des règles à ses
enfants et à ces premiers éléments de l'humanité ; or recevoir la
révélation divine tout en apportant de Dieu des règles, c'est justement
être nabî mais aussi rassûl ; comment le Hadîth dit-il donc que Adma fut
nabî mais non pas rassûl, le premier rassûl ayant été Noé ? Ibn Hajar
propose plusieurs réponses à cette question, parmi lesquelles celle-ci
en substance : ce que Adam enseigna à ses enfants étaient des règles
basiques, semblables à celles qu'un père enseigne à ses enfants (cf.
Fat'h ul-bârî, kitâb ul-anbiyâ').
Note concernant les différentes
définitions de "nabî" et de "rassul" existantes
Plusieurs
définitions ont été présentées par des savants :
- La définition de az-Zamakhsharî : "Le nabî
qui est aussi rassûl est celui à qui Dieu a révélé un livre. Quant au
nabî qui n'est pas rassûl, c'est celui à qui Dieu n'a pas révélé de
livre mais a chargé d'appeler des hommes à suivre des prescriptions
d'origine divine (shar') déjà révélées avant lui." - La définition de al-Baydhâwî :
"Le nabî qui est aussi rassûl est celui que Dieu a envoyé avec des
nouvelles prescriptions d'origine divine (shar'), vers lesquelles il
doit appeler des hommes. Quant au nabî qui n'est pas rassûl, c'est celui
que Dieu a chargé de rappeler et d'appuyer des prescriptions d'origine
divine (shar') déjà révélées avant lui."
définitions de "rassûl" n'englobent pas Ismaël, qui n'a reçu ni livre
ni nouvelles prescriptions d'origine divine (mais était chargé d'appeler
les habitants de l'Arabie à suivre les prescriptions apportées par
Abraham). Or Dieu dit explicitement de Ismaël qu'il était "nabi" et
"rassûl" (Coran 19/54). Ceci a donc amené d'autres savants à présenter
d'autres définitions :
- La
définition de al-Albânî : "Le nabî est celui que Dieu a
chargé de rappeler et d'appuyer des prescriptions d'origine divine
(shar') déjà révélées avant lui. Quant au rassûl, c'est celui que Dieu a
envoyé avec des prescriptions d'origine divine (shar'), soit que
celles-ci soient nouvelles en soi, soit qu'elles avaient été révélées à
un autre messager."
Cette définition-ci de "rassûl" englobe Ismaël,
mais le problème c'est qu'elle fait une sorte de différence (tabâyun)
entre nabî et rassûl, le rassûl n'étant plus nabî ! De plus elle
n'englobe pas Adam, qui, bien évidemment, n'a pas été "chargé de
rappeler et d'appuyer des prescriptions d'origine divine déjà révélées
avant lui" puisqu'il n'y en avait pas ! - C'est la définition
suivante qui paraît juste :
La
définition de At-Thanwî : "Le nabî est celui qui a reçu la
révélation divine, et ce qu'il ait été envoyé avec de nouvelles
prescriptions divines (shar') ou pas. Quant au "rassûl", c'est le "nabî"
qui a été envoyé muni de nouvelles prescriptions divines (shar'), et ce
que celles-ci soient nouvelles en soi (comme c'est le cas en ce qui
concerne Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad – sur eux la paix) ou
qu'elles aient été révélées à un autre messager mais soient nouvelles
seulement par rapport au peuple vers lequel ce messager-ci est envoyé
(comme c'est le cas en ce qui concerne Ismaël – sur lui la paix)" (cf.
Bayân ul-qurân). C'est cette définition que j'ai retenue pour
l'explication donnée plus haut.
Wallâhu A'lam (Dieu
sait mieux).
Invité- Invité
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