Les degrés de la religion musulmane
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Les degrés de la religion musulmane
Les degrés de la religion musulmane
La religion musulmane comporte trois degrés : l’islam, l’iman et l’ihsan. Chacun de ces degrés a un sens et comporte des piliers.
Ø Le premier degré, l’islam, signifie linguistiquement soumission totale.
Quant à son sens religieux, il varie selon l’emploi qu’on en fait.
Deux cas se présentent à cet égard.
o Le premier est le cas où l’on emploie le vocable sans y joindre le terme iman. Dans ce cas, il désigne toutes les parties fondamentales et secondaires de la religion, toutes ses croyances, paroles et actions.
C’est dans ce sens que le Très Haut dit : « Certes, la religion acceptée d' Allah, c' est l' Islam. » (Coran, 3 : 19) et dit : «Moi. Aujourd'hui, J' ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J' agrée l' Islam comme religion pour vous. » (Coran, 5 : 3) et dit : « Et quiconque désire une religion autre que l' Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l' au-delà parmi les perdants.» (Coran 3 : 85).
C’est pourquoi certains ulémas l’ont défini en ces termes : « se soumettre entièrement à Allah grâce à la croyance en Son unicité absolue, accepter de Lui obéir et rompre avec le polythéisme et ses partisans ».
o Le deuxième cas est celui dans lequel le terme est employé avec le mot iman. Dans ce cas, islam renvoie aux actions et paroles manifestes. C’est dans ce sens que le Très Haut dit : «Les Bédouins ont dit: "Nous avons la foi". Dis: "Vous n' avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n' a pas encore pénétré dans vos cœurs. » (Coran, 49 : 14).
Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté respectivement sous les numéros 27 et 150 d’après Saad ibn Abi Waqqas que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) octroya des dons à un groupe en sa présence. Voyant que le Messager avait privé l’un des membres du groupe qu’il trouvait le plus méritant, Saad dit au Messager :
- « Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel .. Au nom d’Allah je pense bien qu’il est croyant ».
- « ou plutôt soumis » dit le Messager (bénédiction et salut soient sur lui). Et Saad de poursuivre ; « Peu après, j’ai repris la parole sous l’impulsion de la bonne opinion que j’avais de l’intéressé :
- « ô Messager d’Allah ! Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant ! ? »
- « ou plutôt un soumis ». Et Saad d’ajouter encore : « Peu après, j’ai repris la parole sous l’impulsion de la bonne opinion que j’avais de l’intéressé :
- « ô Messager d’Allah ! Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant.. ? ».
- « ou plutôt un soumis … Il m’arrive de donner à quelqu’un tout en lui préférant un autre pour éviter que le donataire soit renversé dans le feu de l’enfer ».
L’expression « ou plutôt soumis » employée par le Prophète en réponse à la question : « Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant » signifie : tu n’as vérifié que sa soumission extérieure qui se traduit par des actes manifestes, mais pas son adhésion intime à la foi.
Ø Le deuxième degré consiste dans l’iman qui, linguistiquement, signifie : adhésion intime qui implique la soumission.
Son sens religieux varie selon l’emploi que l’on en fait.
o Si cet emploi n’est pas accompagné par le mot islam,le terme iman désigne l’ensemble de la religion (musulmane). C’est dans ce sens que le Puissant et Majestueux dit : «Allah est le défenseur de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.» (Coran, 2 : 257) et dit : « Et c' est en Allah qu' il faut avoir confiance, si vous êtes croyants.» (Coran, 5 : 23). C’est encore dans le même sens que le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Seuls les « mouminoun » entreront au paradis » (cité par Mouslim, 114).
C’est pourquoi les ancêtres pieux étaient tous d’avis que l’iman consiste dans une adhésion du cœur – ce qui englobe les actes du cœur – et dans une parole prononcée par la langue et dans des actes accomplis par les organes ; il (iman) se développe grâce à l’obéissance et diminue à cause de la désobéissance ».
C’est aussi pourquoi Allah réserve l’iman à l’attitude de celui qui s’engage à observer tous les aspects manifestes et cachés de la religion. C’est le sens de cette parole du Puissant et Majestueux : « Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salâ et qui dépensent (dans le sentier d' Allah) de ce que Nous leur avons attribué. Ceux-là sont, en toute vérité les croyants: à eux des degrés (élevés) auprès de leur Seigneur, ainsi qu' un pardon et une dotation généreuse.» (Coran, 8 : 2-4).
Allah le Très Haut a donné à iman une explication qui englobe tout dans Sa parole suivante : «La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu' amour qu' on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l' aide et pour délier les jougs, d' accomplir la Salâ et d' acquitter la Zakâ. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu' ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux! » (Coran, 2 : 177). Et le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en a donné une interprétation qui englobe tout cela dans le hadith concernant la délégation des Abd al-Qays et rapporté dans les Sahih d’al-Boukhari et de Mouslim (respectivement sous les numéros 53 et 17), hadith dans lequel il est dit : « Je vous donne l’ordre de croire en Allah seul… Savez-vous ce que c’est croire en Allah seul ?
- Allah et Son Messager le savent mieux ? »
- C’est attester qu’il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah. C’est aussi observer la prière, acquitter la zakate, jeûner le Ramadan et donner le cinquième du butin ».
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) intègre ici l’observance du jeûne du Ramadan pour exprimer sa foi et son désir de la récompense divine dans l’iman… Il en a fait de même (ailleurs) de l’animation par la prière de la nuit du destin, de la bonne conservation du dépôt, du djihad (guerre menée au nom de la religion) du pèlerinage, de l’accompagnement des dépouilles mortelles et d’autres actes.
Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté dans leurs Sahih (respectivement sous les numéros 9 et 35) ceci : « L’iman comporte soixante dix et quelques sections ; la plus importante en est : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et la moins importante l’enlèvement des ordures laissées sur le chemin ». Les versets et hadith relevant de ce chapitre sont trop longs pour être cités tous.
o Le deuxième cas est celui dans lequel le terme iman s’accompagne du vocable islam. Dans ce cas, iman renvoie aux croyances. C’est le cas dans le hadith de Gabriel et les autres hadith abondant dans le même sens, comme cette parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dans la prière pour les morts : « Mon Seigneur ! Faites vivre dans l’islam celui d’entre nous que Tu épargnes et fais mourir animé par l’imam celui d’entre nous à qui tu donnes la mort » (cité par at-Tirmidhi, 1024) et déclare par lui « beau et authentique » et al-Albani le juge authentique dans son Sahihi Sunani at-Tirmidhi, 1/299. Cela est dû au fait les actes accomplis par les organes ne se réalisent que pendant la vie (de leur auteur). Une fois la mort survenue, seuls la parole du cœur et ses actes continuent ( ?).
En somme, quand islam et iman sont employés séparément, leur sens est le même parce que chacun des deux termes désigne dans ce cas la totalité de la religion (l’Islam). Employés conjointement, chaque terme revêt la signification déjà expliquée. Autrement dit, l’islam désigne les choses qui s’expriment à travers les organes, et l’imam les choses internes qui animent le cœur.
C’est le sens du hadith de Gabriel rapporté par Mouslim (dans son Sahih (n° d’après Omar Ibn al-Khattab (P.A.a) qui a dit : « Nous étions un jour chez le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) quand surgit un homme d’une blancheur marquée et dont les cheveux étaient d’une noirceur opaque. Il ne portait aucune trace de voyage et aucun d’entre nous ne le connaissait. L’homme avança et s’assit de manière à opposer ses genoux à ceux du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Puis il posa ses mains sur ses cuisses et dit :
- ô Muhammad ! Informe-moi sur l’Islam.
- Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) lu dit : « L’islam consiste à attester qu’il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, à accomplir la prière, à acquitter la zakate, à observer le jeûne du Ramadan et à effectuer le pèlerinage à La Maison une fois, si on en a les moyens.
- Tu as raison ! ».
Il nous étonna en interrogeant le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et en confirmant (ses réponses).
Et puis, il dit :
- informe-moi sur l’iman.
- c’est ce que tu crois en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers, au jour dernier et au destin bon ou mauvais.
- Tu as raison !
- Informe-moi sur l’ihsan
- C’est que tu adores Allah comme si tu Le voyais, puisque, même Si tu ne Le vois pas, Lui, te vois.
- Informe-moi sur l’Heure.
- L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge.
- Informe-moi sur ses signes précurseurs
- C’est qu’une esclave enfante son maître et que tu vois les pauvres bergers va-nu- pieds (de naguère) rivaliser dans la hauteur de leurs édifices ».
Le rapporteur dit : « Ensuite, l’homme disparut. Peu après, il (le Prophète) me dit : « ô Omar, connais-tu l’auteur de ces questions ? – « Allah et Son Messager le savent mieux » Répondis-je.
- C’est Gabriel qui était venu vous apprendre les affaires de votre religion. »
Ø Le troisième degré consiste dans l’ihsan qui, linguistiquement signifie agir bien et sincèrement.
Quant à son sens religieux, il varie selon l’emploi qui en est fait et se présente sous deux cas.
o Le premier est celui dans lequel le terme est utilisé seul sans être joint aux mots iman et islam. Dans ce cas là, le terme englobe tous aspects de l’Islam, comme il a déjà été dit à propos de islam et iman.
o Le deuxième cas est celui dans lequel ihsan est utilisé avec les deux termes susmentionnés ou l’un d’eux. Dans ce cas, ihsan signifie : améliorer l’intérieur et l’extérieur.
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en a donné une explication qu’aucune autre créature n’est capable de fournir parce que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) jouissait du don divin de dire en peu de mots beaucoup d’idées. C’est ainsi qu’il dit : « ihsan c’est adorer Allah comme si on le voyait, puisque même si on ne Le voit pas, Lui nous voit ». C’est le plus grand et le plus important degré de la religion. Ceux qui l’ont atteint sont les très avancés dans le bien, les rapprochés (de Dieu) qui ont obtenu les plus hauts grades.
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) nous a informé que le degré ihsan comporte deux niveaux et que ceux qui atteignant l’ihsan sont différents quant à leurs positions.
La plus haute position est atteinte quand on adore Allah comme si on Le voyait. C’est la station que les ulémas appellent « la station du constat ». A partir de là, le fidèle agit comme s’il voyait Allah, le Puissant et Majestueux, par son cœur. Dans cet état, la foi éclaire son cœur de manière à ce que l’invisible lui devienne visible. Celui qui adore Allah, le Puissant, le Majestueux avec une pleine conscience de Sa présence et une orientation parfaite vers Lui, comme s’Il était devant soi, se retrouve dans un état de crainte, de peur, de révérence et de magnification.
La deuxième station est celle de la sincérité et de l’observance. Celui qui s’y trouve se distingue par sa conscience de la présence divine, par l’observance divine dont il est l’objet, par la proximité divine et par la connaissance qu’Allah a de ses affaires. Quand le fidèle agit sous l’impulsion de cette conscience, il est alors sincère à l’égard d’Allah, le Très Haut. Car agir avec cette conscience empêche le fidèle de se détourner d’Allah et d’agir pour un autre. Quand le fidèle atteint cette station, il lui devient facile de passer à la première. C’est pourquoi le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) l’a cité comme un passage vers la première station quand il a dit : « si tu ne Le vois pas, Lui te voit. ».
Certains hadith se présentent ainsi : «Si, en vérité, tu ne Le vois pas, Il te voit certainement ». Si le fidèle est sûr qu’Allah, le Très Haut, le voit et connaît ses secrets profonds comme Il connaît son extérieur au point que rien de ses affaires ne lui échappe, il lui est facile alors de passer à la deuxième station. Celle-ci implique la permanence de la conscience que le fidèle a de la proximité d’Allah, le Très Haut et de Son accompagnement de Son serviteur, ce qui donne à celui-ci l’impression de Le voir.
Nous demandons à Allah de nous procurer Sa grâce incommensurable.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Se référer à Maaridj al-qaboul de Cheikh Hafiz al-Hakami, 2/ 20-33, 326-328 ; Al-Madjmou’ ath-thamine, 1/49-53 ; Djami al-uloum wal hikam, 1/106.
La religion musulmane comporte trois degrés : l’islam, l’iman et l’ihsan. Chacun de ces degrés a un sens et comporte des piliers.
Ø Le premier degré, l’islam, signifie linguistiquement soumission totale.
Quant à son sens religieux, il varie selon l’emploi qu’on en fait.
Deux cas se présentent à cet égard.
o Le premier est le cas où l’on emploie le vocable sans y joindre le terme iman. Dans ce cas, il désigne toutes les parties fondamentales et secondaires de la religion, toutes ses croyances, paroles et actions.
C’est dans ce sens que le Très Haut dit : « Certes, la religion acceptée d' Allah, c' est l' Islam. » (Coran, 3 : 19) et dit : «Moi. Aujourd'hui, J' ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J' agrée l' Islam comme religion pour vous. » (Coran, 5 : 3) et dit : « Et quiconque désire une religion autre que l' Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l' au-delà parmi les perdants.» (Coran 3 : 85).
C’est pourquoi certains ulémas l’ont défini en ces termes : « se soumettre entièrement à Allah grâce à la croyance en Son unicité absolue, accepter de Lui obéir et rompre avec le polythéisme et ses partisans ».
o Le deuxième cas est celui dans lequel le terme est employé avec le mot iman. Dans ce cas, islam renvoie aux actions et paroles manifestes. C’est dans ce sens que le Très Haut dit : «Les Bédouins ont dit: "Nous avons la foi". Dis: "Vous n' avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n' a pas encore pénétré dans vos cœurs. » (Coran, 49 : 14).
Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté respectivement sous les numéros 27 et 150 d’après Saad ibn Abi Waqqas que le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) octroya des dons à un groupe en sa présence. Voyant que le Messager avait privé l’un des membres du groupe qu’il trouvait le plus méritant, Saad dit au Messager :
- « Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel .. Au nom d’Allah je pense bien qu’il est croyant ».
- « ou plutôt soumis » dit le Messager (bénédiction et salut soient sur lui). Et Saad de poursuivre ; « Peu après, j’ai repris la parole sous l’impulsion de la bonne opinion que j’avais de l’intéressé :
- « ô Messager d’Allah ! Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant ! ? »
- « ou plutôt un soumis ». Et Saad d’ajouter encore : « Peu après, j’ai repris la parole sous l’impulsion de la bonne opinion que j’avais de l’intéressé :
- « ô Messager d’Allah ! Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant.. ? ».
- « ou plutôt un soumis … Il m’arrive de donner à quelqu’un tout en lui préférant un autre pour éviter que le donataire soit renversé dans le feu de l’enfer ».
L’expression « ou plutôt soumis » employée par le Prophète en réponse à la question : « Pourquoi tu n’as rien donné à Un tel. Au nom d’Allah, je pense bien qu’il est croyant » signifie : tu n’as vérifié que sa soumission extérieure qui se traduit par des actes manifestes, mais pas son adhésion intime à la foi.
Ø Le deuxième degré consiste dans l’iman qui, linguistiquement, signifie : adhésion intime qui implique la soumission.
Son sens religieux varie selon l’emploi que l’on en fait.
o Si cet emploi n’est pas accompagné par le mot islam,le terme iman désigne l’ensemble de la religion (musulmane). C’est dans ce sens que le Puissant et Majestueux dit : «Allah est le défenseur de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.» (Coran, 2 : 257) et dit : « Et c' est en Allah qu' il faut avoir confiance, si vous êtes croyants.» (Coran, 5 : 23). C’est encore dans le même sens que le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « Seuls les « mouminoun » entreront au paradis » (cité par Mouslim, 114).
C’est pourquoi les ancêtres pieux étaient tous d’avis que l’iman consiste dans une adhésion du cœur – ce qui englobe les actes du cœur – et dans une parole prononcée par la langue et dans des actes accomplis par les organes ; il (iman) se développe grâce à l’obéissance et diminue à cause de la désobéissance ».
C’est aussi pourquoi Allah réserve l’iman à l’attitude de celui qui s’engage à observer tous les aspects manifestes et cachés de la religion. C’est le sens de cette parole du Puissant et Majestueux : « Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salâ et qui dépensent (dans le sentier d' Allah) de ce que Nous leur avons attribué. Ceux-là sont, en toute vérité les croyants: à eux des degrés (élevés) auprès de leur Seigneur, ainsi qu' un pardon et une dotation généreuse.» (Coran, 8 : 2-4).
Allah le Très Haut a donné à iman une explication qui englobe tout dans Sa parole suivante : «La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu' amour qu' on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l' aide et pour délier les jougs, d' accomplir la Salâ et d' acquitter la Zakâ. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu' ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux! » (Coran, 2 : 177). Et le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en a donné une interprétation qui englobe tout cela dans le hadith concernant la délégation des Abd al-Qays et rapporté dans les Sahih d’al-Boukhari et de Mouslim (respectivement sous les numéros 53 et 17), hadith dans lequel il est dit : « Je vous donne l’ordre de croire en Allah seul… Savez-vous ce que c’est croire en Allah seul ?
- Allah et Son Messager le savent mieux ? »
- C’est attester qu’il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah. C’est aussi observer la prière, acquitter la zakate, jeûner le Ramadan et donner le cinquième du butin ».
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) intègre ici l’observance du jeûne du Ramadan pour exprimer sa foi et son désir de la récompense divine dans l’iman… Il en a fait de même (ailleurs) de l’animation par la prière de la nuit du destin, de la bonne conservation du dépôt, du djihad (guerre menée au nom de la religion) du pèlerinage, de l’accompagnement des dépouilles mortelles et d’autres actes.
Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté dans leurs Sahih (respectivement sous les numéros 9 et 35) ceci : « L’iman comporte soixante dix et quelques sections ; la plus importante en est : il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et la moins importante l’enlèvement des ordures laissées sur le chemin ». Les versets et hadith relevant de ce chapitre sont trop longs pour être cités tous.
o Le deuxième cas est celui dans lequel le terme iman s’accompagne du vocable islam. Dans ce cas, iman renvoie aux croyances. C’est le cas dans le hadith de Gabriel et les autres hadith abondant dans le même sens, comme cette parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) dans la prière pour les morts : « Mon Seigneur ! Faites vivre dans l’islam celui d’entre nous que Tu épargnes et fais mourir animé par l’imam celui d’entre nous à qui tu donnes la mort » (cité par at-Tirmidhi, 1024) et déclare par lui « beau et authentique » et al-Albani le juge authentique dans son Sahihi Sunani at-Tirmidhi, 1/299. Cela est dû au fait les actes accomplis par les organes ne se réalisent que pendant la vie (de leur auteur). Une fois la mort survenue, seuls la parole du cœur et ses actes continuent ( ?).
En somme, quand islam et iman sont employés séparément, leur sens est le même parce que chacun des deux termes désigne dans ce cas la totalité de la religion (l’Islam). Employés conjointement, chaque terme revêt la signification déjà expliquée. Autrement dit, l’islam désigne les choses qui s’expriment à travers les organes, et l’imam les choses internes qui animent le cœur.
C’est le sens du hadith de Gabriel rapporté par Mouslim (dans son Sahih (n° d’après Omar Ibn al-Khattab (P.A.a) qui a dit : « Nous étions un jour chez le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) quand surgit un homme d’une blancheur marquée et dont les cheveux étaient d’une noirceur opaque. Il ne portait aucune trace de voyage et aucun d’entre nous ne le connaissait. L’homme avança et s’assit de manière à opposer ses genoux à ceux du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Puis il posa ses mains sur ses cuisses et dit :
- ô Muhammad ! Informe-moi sur l’Islam.
- Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) lu dit : « L’islam consiste à attester qu’il n’y a pas de dieu en dehors d’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, à accomplir la prière, à acquitter la zakate, à observer le jeûne du Ramadan et à effectuer le pèlerinage à La Maison une fois, si on en a les moyens.
- Tu as raison ! ».
Il nous étonna en interrogeant le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et en confirmant (ses réponses).
Et puis, il dit :
- informe-moi sur l’iman.
- c’est ce que tu crois en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers, au jour dernier et au destin bon ou mauvais.
- Tu as raison !
- Informe-moi sur l’ihsan
- C’est que tu adores Allah comme si tu Le voyais, puisque, même Si tu ne Le vois pas, Lui, te vois.
- Informe-moi sur l’Heure.
- L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge.
- Informe-moi sur ses signes précurseurs
- C’est qu’une esclave enfante son maître et que tu vois les pauvres bergers va-nu- pieds (de naguère) rivaliser dans la hauteur de leurs édifices ».
Le rapporteur dit : « Ensuite, l’homme disparut. Peu après, il (le Prophète) me dit : « ô Omar, connais-tu l’auteur de ces questions ? – « Allah et Son Messager le savent mieux » Répondis-je.
- C’est Gabriel qui était venu vous apprendre les affaires de votre religion. »
Ø Le troisième degré consiste dans l’ihsan qui, linguistiquement signifie agir bien et sincèrement.
Quant à son sens religieux, il varie selon l’emploi qui en est fait et se présente sous deux cas.
o Le premier est celui dans lequel le terme est utilisé seul sans être joint aux mots iman et islam. Dans ce cas là, le terme englobe tous aspects de l’Islam, comme il a déjà été dit à propos de islam et iman.
o Le deuxième cas est celui dans lequel ihsan est utilisé avec les deux termes susmentionnés ou l’un d’eux. Dans ce cas, ihsan signifie : améliorer l’intérieur et l’extérieur.
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) en a donné une explication qu’aucune autre créature n’est capable de fournir parce que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) jouissait du don divin de dire en peu de mots beaucoup d’idées. C’est ainsi qu’il dit : « ihsan c’est adorer Allah comme si on le voyait, puisque même si on ne Le voit pas, Lui nous voit ». C’est le plus grand et le plus important degré de la religion. Ceux qui l’ont atteint sont les très avancés dans le bien, les rapprochés (de Dieu) qui ont obtenu les plus hauts grades.
Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) nous a informé que le degré ihsan comporte deux niveaux et que ceux qui atteignant l’ihsan sont différents quant à leurs positions.
La plus haute position est atteinte quand on adore Allah comme si on Le voyait. C’est la station que les ulémas appellent « la station du constat ». A partir de là, le fidèle agit comme s’il voyait Allah, le Puissant et Majestueux, par son cœur. Dans cet état, la foi éclaire son cœur de manière à ce que l’invisible lui devienne visible. Celui qui adore Allah, le Puissant, le Majestueux avec une pleine conscience de Sa présence et une orientation parfaite vers Lui, comme s’Il était devant soi, se retrouve dans un état de crainte, de peur, de révérence et de magnification.
La deuxième station est celle de la sincérité et de l’observance. Celui qui s’y trouve se distingue par sa conscience de la présence divine, par l’observance divine dont il est l’objet, par la proximité divine et par la connaissance qu’Allah a de ses affaires. Quand le fidèle agit sous l’impulsion de cette conscience, il est alors sincère à l’égard d’Allah, le Très Haut. Car agir avec cette conscience empêche le fidèle de se détourner d’Allah et d’agir pour un autre. Quand le fidèle atteint cette station, il lui devient facile de passer à la première. C’est pourquoi le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) l’a cité comme un passage vers la première station quand il a dit : « si tu ne Le vois pas, Lui te voit. ».
Certains hadith se présentent ainsi : «Si, en vérité, tu ne Le vois pas, Il te voit certainement ». Si le fidèle est sûr qu’Allah, le Très Haut, le voit et connaît ses secrets profonds comme Il connaît son extérieur au point que rien de ses affaires ne lui échappe, il lui est facile alors de passer à la deuxième station. Celle-ci implique la permanence de la conscience que le fidèle a de la proximité d’Allah, le Très Haut et de Son accompagnement de Son serviteur, ce qui donne à celui-ci l’impression de Le voir.
Nous demandons à Allah de nous procurer Sa grâce incommensurable.
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